Fusillade de la « Brasserie nouvelle »

Origine de la source: 
Antoine Poletti
Section: 
Géoloc
Ville: 
Ajaccio
Id: 
1 100
Texte long: 

En cette fin d’après-midi du 17 juin 1943, quelques responsables du Front national de la Résistance ont réunion à «La brasserie nouvelle». L’occupant italien a éventé la réunion clandestine. Les premiers résistants arrivés sont pris au piège. Quelques uns réussissent à fuir. Deux d’entre eux, André Giusti et Jules Mondoloni, font feu pour se dégager et protéger leur fuite. Ils tombent sous les balles ennemies.

Pierre Coti évoque André Giusti
Entretien enregistré par Marcel Santoni le 12 décembre 2000
Latitude/Longitude: 
POINT (8.73768 41.9232)
Citations: 

Le témoignage de Pierre Orsoni
 

(…) Le 17 juin, rencontre à Ajaccio, le matin à Ajaccio, avec André Giusti et l’après-midi avec Jean Nicoli qui me demande de trouver une carte de la Corse et une voiture pour nous rendre dans le sartenais le 18 juin. Antoine Guerrini qui sait que je dois revoir jean Nicoli, me donne un message du commandant Pietri qui est au maquis avec son groupe dans le secteur de Chiova d’Asino.
A 19 heures, comme convenu, je suis à La brasserie nouvelle, à Ajaccio. André Carli est à son poste derrière le comptoir. Peu de temps après, arrive André Giusti et me fait part de ses craintes, eu égard aux multiples arrestations dont nos camarades sont victimes ; entre autres, Pierre Griffi, le radio venu d’Alger, surpris en plein travail à la villa Conter-Mariani à la périphérie d’Ajaccio.
Quelques pas sur le cours Napoléon et nous entrons au Café Guglielmi pour permettre à André d’inscrire sur son carnet message et mot de passe. C’est en quittant le café que Martin Borgomano, le propriétaire, assis à la terrasse, nous prévient discrètement que deux agents de l’OVRA (la police secrète italienne) sont entrés à La brasserie nouvelle située à proximité.
Craignant que Jean Nicoli ne nous ait précédé à La brasserie nouvelle, nous décidons de le rejoindre pour l’aider à se dégager s’il était en difficulté. Chemin faisant, Pierrot Stefanaggi se joint à nous et effectivement, des agents italiens en civil font les cent pas tandis que Jules Mondoloni converse avec André Carli. Nous échangeons quelques mots en corse et les Italiens font semblant de ne pas s’intéresser à nous. Le passage d’un avion au ras des toits est mis à profit pour quitter La brasserie nouvelle. Tandis que nous regardons l’avion qui passe au dessus de nous, les deux sbires nous épient. Conscients du danger qui nous menace, nous essayons de prendre congé d’André Carli, mais un troisième agent secret qui se trouve derrière nous et qui semble être le chef, nous demande de retourner dans la brasserie.
André Giusti m’avait fait part à différentes reprises de sa détermination à ne jamais se laisser arrêter par les Italiens et cependant il nous fait signe de la tête d’accéder à l’invitation. Il est vrai que nous sommes en possession de fausses cartes d’identité et sans doute pense-t-il que nous pourrons les abuser et reprendre notre liberté d’action.

Fusillade de la Brasserie nouvelle 17 juin 1943
Jules Mondoloni - Né à Petreto-Bicchisano (Corse-du-Sud), le 08-06-1914. Décédé le 17-06-1943 à Ajaccio .
André Guisti (1906 - 1943)
datedebut: 
Lundi, 17 Mai, 1943