La Grotte de Porri, quartier général de la Résistance de la Casinca -
Non loin de Porri et Sorba, la Résistance de la Casinca y avait installé son quartier général durant l’été 1943. C’est là que seront imprimés plus de 50 000 tracts et « Le patriote », journal du Front National ainsi que « Terre corse », le journal du Parti Communiste. Emile Reboli et Robert Pedini y ont installé du matériel d’imprimerie dont ils s’étaient emparés au Consulat d’Italie à Bastia. Date : Jeudi, 1 Avril, 1943 Lire la suite ...La Grotte de Porri, quartier général de la Résistance de la Casinca -![]() Non loin de Porri et Sorba, la Résistance de la Casinca y avait installé son quartier général durant l’été 1943. C’est là que seront imprimés plus de 50 000 tracts et « Le patriote », journal du Front National ainsi que « Terre corse », le journal du Parti Communiste. Emile Reboli et Robert Pedini y ont installé du matériel d’imprimerie dont ils s’étaient emparés au Consulat d’Italie à Bastia. L’été 1943, les Chemises noires, à la recherche de François Vittori, assiègent le village et apprennent que le quartier général de la Résistance est dans une grotte aux alentours. Avertis, les clandestins quittent la grotte la veille emportant tout le matériel. Mille deux cents italiens et une quarantaine d’Allemands cernent la montagne, tirent des salves, croyant terroriser les femmes. Les femmes se tairont. L’opération est un échec. |
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Bio : Emile Reboli Reboli Emile
![]() (1908-1944) - Né à Corti. Son père, italien antifasciste, s'est réfugié en Corse, ayant fui le régime de son pays. Maçon à Bastia. Secrétaire du syndicat CGT du bâtiment corse. Militant communiste et antifasciste. Résistant (sous le pseudonyme de Blaise). Membre du Front National de Bastia. Journaliste au Patriote. A l'origine de la création de l'imprimerie clandestine du Front National et du PCF, en Casinca. Il est arrêté par les Chemises Noires italiens en 1942, et après avoir été torturé, il est condamné à 3 ans de prison. Incarcéré à Bastia jusqu'en Août 1943, il est déporté en Italie, où il meurt sous les bombardements de sa prison. Reconnu Mort pour la France. Son nom figure sur le Monument aux Morts de la commune de Bastia et sur celui de la commune de Ghisoni. |
Bio : Robert Pedini Pedini Robert
![]() Italien anti-fasciste dont le père est incarcéré en Italie - Réfugié en Corse, Le 26 décembre 1942, Emile Reboli et Robert Pedini, étaient parvenus à s'emparer des caractères et des cadres de l'Imprimerie Nouvelle, propriété du Consulat d'Italie à Bastia.Robert rejoint la grotte d'où il ne sortira que le 9 septembre 1943. Plus de 50 000 tracts et les journaux "Le Patriote", et "Terre Corse" seront édités par l'imprimerie du maquis. Après la guerre, Pedini rejoindra son Italie natale libérée du joug fasciste. |
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![]() Extraits du livre de Maurice Choury La Résistance en Corse -Tous bandits d’honneur - Éditions sociales (1968) - La Marge Edition (1988); Éditions Piazzola septembre (2011)La conférence de Porri (Casinca)A Porri dans la Casinca, en pleine occupation ennemie, vingt-cinq militants communistes venus de toutes les régions de l'île se réunissent en conférence du Parti pour faire le point sur l'activité des communistes depuis le débarquement italien. Les principaux dirigeants du Front National, à l'exception de Dominique Poli, maire de Sari-de-Porto-Vecchio, Henri Maillot, entrepreneur d'Ajaccio, et François Carli d'Azilone sont des militants communistes. Il n'existe pas encore de réelle direction collective du Front National. Le moment est venu de répartir les responsabilités au sein d'un véritable comité départemental. Giovoni est proposé comme responsable politique et Vittori comme responsable militaire. Nicoli s'occupera de l'armement, Giusti restera au service de renseignements. Benielli consacrera son activité à la région d'Ajaccio avec Jérôme Santarelli. On rappelle les règles d'organisation à observer: l'élément de base doit être le groupe de cinq dont seul le chef est en liaison avec le responsable du comité local, composé de trois membres. Dès qu'il y a plus de cinq groupes dans une localité, on doit interposer un échelon intermédiaire: le groupement. Au comité cantonal, composé de trois membres, le responsable politique, et lui seul, est en liaison avec les comités locaux, le responsable militaire organise le combat avec le concours d'un adjoint spécialisé dans la recherche de renseignements sur l'ennemi. L'organisation bien cloisonnée sera moins vulnérable aux coups de l'ennemi. La conférence de Porri étudie aussi les questions d'orientation. Quelle attitude observer à l'égard des missions? D'aide, bien entendu (en particulier en fournissant des renseignements militaires sur l'ennemi), mais en aucun cas de subordination. La libération peut et doit être avant tout l'œuvre des Corses eux-mêmes. Des armes ont été apportées, les communistes ne peuvent en approuver le stockage, alors que les patriotes manquent d'armement pour attaquer efficacement l'ennemi. Tous les communistes sans exception doivent être au sein du Front National pour travailler à faire du mouvement le centre unique de la Résistance patriotique. Toutefois, le Parti ne se fond pas dans le Front National. Il conserve son organisation propre et ses directions à tous les échelons. La résolution finale, après une analyse de la situation politique générale, fixe la ligne politique du Parti en Corse et trace un plan de travail pour les femmes, la jeunesse, le Front National, la défense des revendications immédiates et la lutte armée. On y relève les directives suivantes: Affaiblir l'occupant en démoralisant la troupe, en la dissociant des chefs fascistes et de l'Allemagne hitlérienne. Après les directives pour aboutir à la création des conditions de l'insurrection armée, la résolution conclut: Le moment que nous vivons est décisif pour l'avenir de notre belle île, de sa population, de notre Parti. Depuis quatre années nous avons subi l'illégalité, les coups les plus durs sans fléchir, Nous sommes le seul Parti resté debout, quatre fois plus fort qu'en 1939. C'est là l'assurance de la victoire. Que chaque direction prenne courageusement ses responsabilités! Que chaque militant remplisse courageusement sa tâche! Faisons du Parti le dirigeant incontesté de notre population et à sa tête nous triompherons. La Conférence du Parti se termine par l'élection d'une direction régionale composée de trois membres1 et par la désignation des responsables de secteurs (arrondissements2). Et les vingt-cinq participants de cette réunion clandestine repartent dans leurs régions respectives. Les précautions prises par chacun d'eux sont telles que pas un ne sera arrêté et que l'ennemi ignorera la tenue de cette conférence. Le Front National en reçoit une impulsion nouvelle à une époque où les efforts vont s'avérer «payants», l'esprit de résistance grandissant dans une population transportée d'enthousiasme depuis la capitulation du maréchal Paulus à Stalingrad. […] L'heure du châtiment se rapproche pour les alliés de l'axe Berlin-Rome! Le Comité départemental du Front National diffuse jusqu'à l'échelon local une directive d'organisation très détaillée. Idée maîtresse de ce document: travailler à encadrer toute la population patriote dans une multitude de groupes de base, afin de rendre la répression ennemie impuissante à détruire l'organisation. Dans cet esprit, le Front National forme à ses côtés des comités populaires de femmes et des groupes du Front patriotique des jeunes. L'ensemble du mouvement se tient en liaison avec la population par un matériel de propagande, lu avidement et circulant rapidement de main en main. |