Une centaine de patriotes emmenés par Luciani, mènent l'attaque.
1/ Le 15 Septembre, une colonne allemande s’ébranle de Porto-Vecchio pour aller vers Sotta et remonter vers Levie par la voie dite « stratégique »: elle est composée de plus d'une centaine de camions et de 4 canons d’assaut Sturmgeschütze de 23 tonnes.
Ruse des Allemands qui arborent des drapeaux français et italiens en tête de colonne.
Attaque au niveau du tunnel, mort de Simon Pacini et Paul Milleliri. Les munitions venant à manquer, les patriotes se replient. L'attaque à fait une vingtaine de morts allemands.
N.B. : 1) Le général Ticchioni avec 20 chars fuit Zonza pour ne pas combattre. Il se réfugie à Aullène hors de la zone des combats.
2) Une autre colonne allemande qui remontait par l’Ospedale a été repoussée par les Résistants.
Extraits du livre de Maurice Choury La Résistance en Corse -Tous bandits d’honneur - Éditions sociales (1968) - La Marge Edition (1988)
Réaction ennemie au tunnel d’Usciolu
Les Allemands savent les S.S. de Quenza en très mauvaise posture. Ils vont tenter de les délivrer. Ils veulent aussi, une fois pour toutes, s'assurer la possession de la route stratégique[qui va de Sotta vers l’Alta Rocca] et, ne voyant pas de troupes régulières en face d’eux, pousser une pointe sur Ajaccio pour interdire leur débarquement.
Le 15 septembre, une colonne forte de plus de cent camions, avec trois mille Allemands et chemises noires fidèles à Mussolini, protégée par sept chars lourds 1, s’ébranle de Porto-Vecchio, canonne Sotta 2 et monte en direction de Levie. La menace est sérieuse. Le général italien Ticchioni, abandonnant ses excellentes positions défensives de Zonza, se retire sur Aullène, derrière les montagnes, avec son artillerie, sa D.C.A., ses pièces anti-tanks et ses vingt chars...
Une partie de la colonne allemande a d'abord essayé de franchir le col de l'Ospedale. La fameuse riposte des patriotes à l’ultimatum allemand l'a stoppée. Un avion de reconnaissance a remarqué que la route stratégique est libre. En effet, n’a-t-on pas ouvert les barrages pour permettre le repli italien de la côte vers Levie ?
Une centaine de patriotes farouches de Sotta, sous les ordres du jeune sous-lieutenant Luciani, pour la plupart pieds nus et en haillons, avec deux F.M., des mitraillettes et des fusils de chasse, veillent près du tunnel routier d’Usciolo: un tiers de l’effectif en avant-poste sur un éperon rocheux 150 mètres avant le tunnel, le gros de l'effectif sur les rochers surplombant le tunnel, un groupe de combat à la sortie. Le 15 au matin, la colonne ennemie approche. En tête flottent les drapeaux italien et français : les patriotes sont abusés. Trois d'entre eux 3 quittent les rochers et s'aventurent sur la route pour vérifier l'identité du convoi. Ils sont reçus par la mitraille. Jacques Pietri (de Salvedileo) riposte, permettant le dégagement de ses camarades. La lutte s’engage, furieuse. Pierre Susini, un homme de soixante-deux ans, avec ses volées de chevrotines abat un homme à chaque coup en grognant «Mort à l’envahisseur». Il invective l'ennemi: «C'est un ancien combattant de la guerre 1914-1918 qui vous parle: vous ne digérerez pas ce que vous avez mangé en Corse. Pas un de vous n’en doit réchapper.» Simon Pacini, à côté de son F.M., tombe, les reins touchés. Son servant, Paul Milleliri, de Canceraccia, grièvement atteint, fait feu de son pistolet jusqu’au dernier soupir.
Engagé dans le tunnel, l'ennemi n'ose pas ressortir. Emporté par son ardeur, Paul Milleliri, de Barivoli, se précipite dans le repaire, tire à bout portant jusqu'à épuisement des cartouches. Il est pris et fusillé peu après. Exaspérés par une telle résistance, les Allemands font feu de toutes leurs armes, mitrailleuses lourdes et canons. Jérôme Comparetti, de la Section F.N. de Bonifacio, et Jean-Paul Culioli, premier adjoint au maire de Sotta sont faits prisonniers par les S.S.
Des blocs de rocher volent en éclats sous les coups des mortiers ennemis. Fermes, les patriotes tirent sans arrêt. Le cantonnier Jean-François Pietri brûle trois cent cinquante cartouches. En bas, les ennemis hurlent de rage et de douleur. Mais les munitions s'épuisent. Le responsable militaire du poste avancé, le sergent-chef Pacini, donne l’ordre de repli. La colonne passe, emportant ses blessés et vingt cadavres. Jean-Paul Culioli s'évade. Et le vieux Susini tire toujours...